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Panier après panier, Nate Darling de Bedford rentre dans l’histoire de la Nouvelle-Écosse

Canada Basketball

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16/4/2021

Quand Nate Darling est entré en jeu pour les Hornets de Charlotte lors d’un match récent entre les Hornets et les Raptors de Toronto, il est entré dans l’histoire. Le joueur de 22 ans est devenu le premier joueur originaire de la Nouvelle-Écosse à jouer un match de saison régulière en NBA. Darling a écrit une autre page de l’histoire 11 jours après, quand il a marqué ses premiers points en NBA – un panier à trois points, bien évidemment – contre les Rockets de Houston.

Même si bien sûr c’était un moment de joie intense, c’était aussi un moment que Darling avait en tête depuis son enfance passée à Bedford en Nouvelle-Écosse.  

« C’est quelque chose auquel je pense depuis que je suis petit vous savez » a dit Darling au cours d’une entrevue récente. « J’ai toujours cru que j’allais me retrouver dans ces situations. »

Darling s’était fixé comme objectif de jouer en NBA depuis son plus jeune âge. Et parce qu’il a passé tellement d’années à travailler sur ce but, ces premières minutes en NBA n’étaient pas pour lui une raison de fêter ça. Au lieu de cela, Darling se concentre sur la suite.

« Quand je vis ces moments, je ne me dis pas, ‘Ouah, j’ai réussi à en arriver là’, c’est plutôt, ‘Ok, j’atteins cet objectif. Je suis là. Qu’est-ce que je dois faire pour continuer ? ’ »

Darling s’est promis de continuer depuis son non-repêchage lors du Repêchage NBA 2020. Après avoir signé un contrat « two-way » avec les Hornets de Charlotte, Darling, tireur d’élite de 6 pieds 6 pouces, a passé la première moitié de sa saison de recrue NBA à jouer avec l’équipe de G League affiliée à l’organisation, le Swarm de Greensboro, au sein de la bulle G League de la NBA à Orlando en Floride. À la fin de la saison G League, il est revenu à Charlotte pour s’entraîner avec les Hornets et pour être prêt quand son nom apparaîtrait sur la liste de l’équipe. 

Au tout début, Darling n’avait pas pu s’entraîner avec les Hornets parce qu’il attendait de recevoir son visa. Malgré le fait qu’il n’avait pas le droit de rejoindre l’équipe à l’entraînement, ni même être sur le terrain quand ses coéquipiers s’entraînaient, Darling a continué à travailler sur son jeu. 

« Il est toujours sur le terrain, » a dit l’entraîneur assistant des Hornets et compatriote canadien Nathaniel Mitchell. « Nate s’entraîne tout le temps. Quand on commençait l’entraînement à 11h, Nate venait à 8 ou 9h du matin. Il faisait des tirs jusqu’à 10h et ensuite il devait partir parce que les autres joueurs arrivaient pour s’entraîner. On finissait à 13h ou 13h30 et il revenait pour tirer jusqu’à 15h ou 16h. »

Les membres du personnel d’entraînement des Hornets n’étaient pas les seuls à avoir remarqué les longues séances de tirs de Darling.

« À chaque fois qu’on regardait sur l’écran [qui montre ce qui se passe sur le terrain d’entraînement], Nate était là et il s’entraînait à tirer, » a dit Mitchell. « Les gardiens devaient venir pour nettoyer [entre les séances de tirs des joueurs] à cause de la COVID. À chaque fois qu’ils venaient pour nettoyer, ils devaient attendre parce que Nate était là pour tirer. »

Les rêves de basketball de Darling ont commencé chez lui. Il se souvient d’avoir regardé son père Jason – qui portait le maillot de St. Mary’s University en Nouvelle-Écosse – jouer des matchs de la ligue masculine. 

« J’allais voir tous ces matchs le soir et je le regardais jouer, » a dit Darling. « Mon grand frère a deux ans de plus que moi. Je jouais dans son équipe, même si j’avais deux ans de moins que lui. Donc je joue au basket depuis mes premiers souvenirs. » 

Alors que ce sont le père et le frère de Darling qui lui ont montré le basket, c’est sa mère Julie qui l’a aidé à avoir confiance en lui quand il était petit.

 « Quand j’étais petit, j’avais ce but et je voulais l’atteindre et les gens disaient, ‘Oui, c’est ça Nate,’ mais dans ma tête j’y croyais vraiment, je savais que c’était ce que j’étais supposé faire, » a dit Darling. « Je crois que la confiance en soi peut te permettre de littéralement accomplir tout ce que tu veux faire. »

« On crée ce qu’on veut dans la vie, » a poursuivi Darling. « Et si tu crois vraiment en toi et que tu fournis les efforts nécessaires, alors tu peux vraiment tout faire. Je sais que cela peut paraître banal, mais quand j’étais petit ma mère me disait toujours, ‘Nate, tu peux apprendre à faire tout ce que tu veux. Tout.’ »

Mais aller de la Nouvelle-Écosse à la NBA était un parcours que personne n’avait jamais entrepris auparavant. Jusqu’à Darling et le Néo-Ecossais de la G League Lindell Wigginton entrent en scène. Malgré le manque d’exemples pour Darling, il savait qu’il allait devoir faire des grands sacrifices personnels pour se mettre dans une position ou rejoindre la NBA pourrait être possible.

« J’ai réalisé à un très jeune âge qu’aller en secondaire aux États-Unis était la meilleure manière de rejoindre la D1,” a dit Darling. “J’ai vu que c’était ce qu'avaient fait Andrew Wiggins et les autres grands joueurs canadiens qui ont quelques années de plus que moi. Et dans ma tête je me suis dit, ‘OK, c’est comme ça que je vais pouvoir jouer en D1.’ »

Une rencontre inattendue a aidé Darling à faire de cette étape une réalité.

« Je voulais jouer en D1. Dans ma tête, je me disais, ‘Si je veux vraiment aller loin, alors je dois partir d’ici.’ Et puis j’ai commencé à chercher des écoles, le préparateur physique de DeMatha’s [Catholic High School], Alan Stein, est venu à un camp en Nouvelle-Écosse, ce qui semble fou, mais après ça il m’a invité à DeMatha et j’étais conquis. »

À l’âge de 14 ans, Darling et sa famille ont pris la décision difficile de le transférer à DeMatha, à Hyattsville dans le Maryland. Même s’il savait qu’il voulait tout faire pour se rapprocher de son but ultime en basketball, Darling a pris une décision capitale.

« Ç’était très dur pour ma famille, » a dit Darling. « Et pour moi aussi à l’époque, mais j’étais juste focalisé sur mon objectif à cet âge. Je savais que je voulais le faire et j’ai eu une opportunité. Je leur disais, ‘Je dois y aller. Vraiment.’ »

Malgré la distance, Darling s’assurait de parler à sa famille tous les jours, ce qu’il continue de faire entre les entraînements, les matches et les séances de musculation. Même si la décision de Darling d’aller à DeMatha a eu de l’influence sur ce qu’il est devenu aujourd’hui, il dit que cela a failli ne pas se faire. 

« C’était vraiment une situation folle qui est arrivée par surprise et j’ai failli ne pas aller au camp, » a dit Darling. « Alan Stein fait travailler la condition physique, la stabilité et le jeu de jambes. Et je me disais, ‘Ça ne m’intéresse pas trop,’ mais mon père m’a dit, ‘Il travaille pour DeMatha. Tu devrais y aller. »

Le joueur préféré de Darling quand il était petit, c’était Steve Nash. Ces dernières années c’est Steph Curry. En dehors de Curry, Darling dit qu’il observe souvent les joueurs qui lui font penser à lui-même et à son propre jeu.

« J’adore les joueurs qui ne sont pas censés être où ils sont, » a-t-il dit. « Comme par exemple ceux qui travaillent très dur et arrivent à comprendre comment faire. Ce sont ce genre de joueurs qui me donnent de l’inspiration et me montrent que moi aussi je peux le faire, si je fais les bonnes choses. »

Faire les bonnes choses est devenu naturel pour Darling. Pendant son temps passé dans la bulle, il a passé du temps à la piscine, à profiter du soleil de Floride alors que sa famille en Nouvelle-Écosse attendait la fin de l’hiver canadien. Passant son temps libre à lire – en général des livres de science-fiction, parfois des livres d’histoire – ou à faire du yoga, Darling fait tout pour avoir l’esprit clair pour pouvoir se concentrer sur la tâche à accomplir. 

« Je visualise et je médite beaucoup, » a dit Darling. « Je fais du yoga. Je pense que l’esprit est capable de beaucoup plus de choses que les gens peuvent penser. Et quand on commence à le réaliser, on a beaucoup plus confiance en soi. J’ai joué mes meilleurs matchs quand j’avais le plus confiance en moi. Quand on est timide, ou pas agressif ou qu’on ne se sent pas confiant, c’est à ce moment-là qu’on ne joue pas bien. »

La prochaine étape pour Darling va être de continuer à s’ajuster au jeu NBA. Son temps passé avec le Swarm l’a aidé à faire la transition, mais il y a peu de choses qui peuvent remplacer le temps de jeu en match pour aider un joueur à trouver ses marques en NBA.

« C’est une période d’ajustement, mais j’ai l’impression de m’ajuster plutôt bien, » a dit Darling. « Évidemment je trouve que le rythme du jeu est plus rapide et c’est plus physique. Je m’entraîne à tirer plus rapidement. Les gars arrivent très vite sur toi, ils sont très athlétiques. »

Toutes les recrues en NBA doivent s’habituer au niveau NBA. Mitchell pense que Darling y arrive plutôt bien.

« Il veut tirer, il veut s’améliorer, il a envie d’apprendre, » a dit Mitchell. « Il a montré sa capacité à marquer à ce niveau. Avec son éthique de travail et sa capacité à progresser, il doit seulement continuer ses efforts pour y arriver. »

Pour les Canadiens qui n’ont peut-être pas eu la chance de voir le jeu de Darling jusqu’à présent, Michell l’explique très bien.

« C’est un très très bon tireur, » a dit Mitchell. « Il est très adroit. Il sait attraper la balle et déclencher le tir. Et il travaille aussi sur d’autres aspects de son jeu. Je lui ai dit d’observer des joueurs comme Seth Curry, JJ Redick, des joueurs qui tirent sans dribbler, des joueurs qui savent utiliser les écrans et déclencher leur tir. Il a ce genre de talent. Il est capable de tirer de cette façon. C’est cette faculté qui lui a permis d’aller aussi loin jusqu’ici. Il continue à développer cette compétence et c’est comme ça qu’il va se démarquer en NBA. »

En plus d’essayer de faire sa place en NBA, Darling veut être un exemple pour les autres jeunes Néo-Écossais qui rêvent de basketball. Même s’il n’avait pas d’exemples à suivre quand il jouait au basketball jusque tard le soir dans son allée en Nouvelle-Écosse, il espère que son histoire va faire prendre conscience aux Néo-Écossais que jouer en NBA est un but atteignable. 

« Je pense que les gens doivent plus croire en eux, » a dit Darling. « Il faut qu’ils se donnent plus de crédit. Il faut y aller et voir ce qu’on est capable de faire. »