Il serait difficile de faire mieux que ce qu’a accompli Aaron Best l’année dernière.

Entre LE titre de champion LECB qu’il a remporté avec les Honey Badgers de Brampton en août dernier aux côtés de son entraîneur Ryan Schmidt, et son titre de champion de la Ligue Britannique de Basketball avec les Lions de Londres en mai, entraîné là encore par Schmidt, Best a été deux fois champion en une seule année calendaire. 

 Bien sûr, ces accomplissements sur le terrain ne peuvent pas se mesurer aux changements dans la vie de Best en dehors du terrain. Après avoir remporté le titre de champion LECB l’été dernier, Best est immédiatement parti à Londres pour que son appartement soit prêt pour sa femme April qui l’a rejoint pour passer ses derniers mois de grossesse avant que les deux parents n’aient leur premier enfant, un fils appelé Austin, en octobre.

« Merci énormément à ma femme April, » a déclaré Best. « Elle est allée à Londres le dernier jour où elle était encore autorisée à prendre l’avion. Ma femme me rejoint toujours, peu importe où je suis. C’est la vraie vedette. »

 Best a passé les sept dernières années à jouer au niveau pro et April est là à chaque étape de sa carrière de joueur de basket qui les a amené de Toronto, où Best a fait sa demande en mariage lors de la Senior’s Night à Ryerson University, en Lituanie, en Allemagne, en Grèce et en France, avant de rejoindre Londres l’année dernière. 

Best a dû se reposer à cause d’une blessure durant les dernières semaines avant l’arrivée d’Austin mais rien n’aurait pu préparer le joueur de 30 ans à ces émotions quand lui et sa femme ont eu leur fils.

 « J’étais submergé par les émotions, » a déclaré Best. « Je pleurais de manière incontrôlable. Les médecins sont venus et m’ont dit, ‘ Monsieur, pouvez-vous vous asseoir s’il-vous-plaît ? ’ Je ne pouvais pas m’empêcher de pleurer mais c’est la chose la plus incroyable que j’ai vécu. Et tout a changé après ça. Tout a changé pour le meilleur. »

Après avoir tout donné pour le basketball pendant tant d’années, la routine de Best a changé du jour au lendemain. 

 « Tout donner pour son sport est une chose, mais maintenant je rentre chez moi et j’ai une nouvelle responsabilité, » a-t-il déclaré. « C’est un peu la même mentalité que celle que j’ai sur le terrain, je fais ce qu’il faut faire pour l’équipe, vous savez ? »

Neuf mois plus tard, Best se demande encore si tout est réel.

« Parfois j’arrête ce que je fais et je dis à April, ‘ Nous avons un enfant. Il est juste là. Nous avons un enfant. On est des parents. Tu es une mère. Je suis un père. ' »

Alors que les grands-mères des deux côtés sont venues à Londres pour leur rendre visite après l’arrivée d’Austin, Best est heureux d’être de retour chez lui pour la saison morte et il a maintenant l’opportunité de présenter son fils à tous ses amis et à sa famille et il peut même de temps en temps prendre le temps de penser à tout ce qui est arrivé.

Remporter deux championnats dans deux ligues différentes dans une seule année calendaire est un accomplissement rare. L’avoir fait avec le même entraîneur dans les deux équipes est encore plus rare. La relation joueur-entraîneur que Best et Schmidt  ont forgé dure depuis une dizaine d’années.

 « Je pense que c’était en 2017, 2018, avec les Raptors 905, au début on parlait de basket et de l’entraînement à la gym, on faisait un peu plus de travail et c’est grâce à ça qu’on a commencé à tisser des liens, » a dit Best. « On essayait de trouver les détails pour s’améliorer et on s’entend super bien depuis. »

Alors qu’ils ont tous les deux progressé dans leurs carrières individuelles, Best ne prend par leur réussite partagée pour acquis. 

« Je pense que c’est un super entraîneur et je crois que ce n’est que le début pour lui comme pour moi, » a déclaré Best. 

À part les Honey Badgers et les Lions, Best a également représenté le Canada pendant les éliminatoires zone Amériques de la Coupe du monde masculine de basketball FIBA 2023 l’année dernière. L’ailier de 6 pieds 4 a participé à sept des 12 matchs de qualification du Canada et a aidé l’équipe à enregistrer une fiche de 11-1, le meilleur résultat d’une équipe FIBA, permettant à l’équipe de terminer en tête du groupe E. Best a affiché une moyenne de 10,4 points en sept rencontres dans plusieurs fenêtres au cours du processus de qualification.

« Ce fut incroyable, » a dit Best à propos de représenter le Canada. « J'ai eu la chance d’en faire partie. Je suis très fier de cela, je prends ça très au sérieux et j’ai pris beaucoup de plaisir. »

« C’est un peu comme une réunion de famille quand on se retrouve, » a-t-il continué. « On se retrouve pour ces fenêtres et tous les joueurs s’asseoient et jouent aux cartes, racontent des blagues et prennent des nouvelles. Cela nous aide à recharger nos batteries, alors que nous jouons toute la saison à l’étranger. Ça nous donne le sentiment d’être chez nous et c’est toujours sympa. Cela nous donne aussi l’opportunité de revoir les joueurs avec qui et contre qui ont a joué quand on était plus jeunes. »

Best est toujours heureux de voir un compatriote canadien de l’autre côté du terrain quand il joue à l’étranger. La saison dernière alors qu’il jouait à Londres, il a joué face à ses coéquipiers en équipe nationale Trae Bell-Haynes et Conor Morgan. Il reste aussi en contact avec plusieurs de ses anciens coéquipiers canadiens et certains de ses coéquipiers actuels, et Bell-Haynes, Kaza Kajami-Keane et Owen Klassen, les entraîneurs Nate Mitchell et Michael Meeks, ainsi que les vétérans Jevohn Shepherd, Jermaine Anderson et l’actuel directeur de London Lions Basketball Ashton Smith font partie de son système de soutien en basketball quand il joue loin de chez lui.

Il parle avec fierté de la progression du programme ainsi que du nombre de jeunes joueurs talentueux dont dispose le Canada.

« Je suis honoré de faire partie de cela parce que ça a été un parcours incroyable jusqu’ici, » a-t-il dit. « Je suis honoré et reconnaissant. »

Alors que Best et sa famille profitent de la saison morte, il ne peut pas s’empêcher de rire quand il pense à combien sa vie a changé depuis l’arrivée de son fils.

« Les moments de nos vies avant sa naissance commencent à disparaître, » a-t-il déclaré. « Quand je fais une pause et que je repense à ce qu’on faisait avant, je me demande même ce qu’on faisait avant sa naissance ? »

Alors que la fête des pères aura lieu dimanche, après avoir vu April s’occuper de tout à la maison pendant qu’il jouait au basketball, c’est tous les jours la fête des mères chez les Best. 

« Dans ma famille, j’ai constaté combien il est difficile d’être parent, et d’être une mère surtout. Je me demande comment elles font. » a dit Best. « C’est vraiment dur. J’aimerais juste remercier infiniment tous les parents dans ma famille, en particulier ma femme, ma mère, ma grand-mère, mes tantes et ma belle mère. Toutes les personnes qui sont autour de moi, et toutes les mères. »

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