Quand l’équipe nationale senior masculine va rentrer sur le parquet pour affronter la République Dominicaine samedi soir, les proches de Kenny Chery vont le soutenir de leur salon à Montréal au Québec.

« Ça veut dire beaucoup pour moi, » a dit Chery. « Non seulement parce que c’est une bénédiction, parce que oui s’en est une, mais c’est aussi une opportunité de porter le chandail du Canada et de jouer des matchs que peuvent regarder ma famille et mon pays. Ils ne voient pas toujours nos matchs en Russie, nos matchs en Espagne, mais maintenant ils peuvent nous voir les représenter sur la scène mondiale. »

Le garde de 30 ans va représenter le Canada lors de la deuxième fenêtre des éliminatoires de la Coupe du Monde de Basketball FIBA 2023 après une performance incroyable lors de la première fenêtre. Chery avait en effet fini meilleur marqueur de l’équipe avec un total de 26 points, ainsi que sept aides. Il avait enchaîné avec une performance de 16 points et sept aides. Le Canada avait remporté ses deux matchs largement.

Cette fois-ci, Chery est parti de Russie pour rejoindre Amsterdam puis New York avant d’arriver à sa destination finale, la République Dominicaine, pour jouer deux matchs ce weekend avec ses coéquipiers d’Équipe Canada. Le voyage a été très long pour lui, avec un vol en retard qui lui a fait manquer son escale et donc quelques heures supplémentaires passées à l’aéroport mais Chery a dit qu’il recommencerait sans réfléchir.

« Je prends beaucoup de plaisir, » a dit Chery. « Je sais que nous vivons tous dans des pays différents et dans des ligues différentes et nous prenons beaucoup de plaisir à nous retrouver pour une semaine et parler de la façon dont se déroule notre saison, et de ce qui se passe de notre côté. C’est aussi bon de se remémorer nos souvenirs ensemble. Pour moi, c’est tout simplement incroyable. C’est une très bonne expérience et j’adore ça. »

Même si Chery passe la majeure partie de l’année à l’étranger son cœur est toujours au Québec avec sa famille. Il a vu l’engouement de la province pour ce sport ces dernières années, et même s’il habite loin, ça le touche beaucoup.

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« Tous ceux qui viennent de là-bas en sont fiers, » a-t-il dit. « Nous n’avons pas reçu beaucoup d’attention ces dernières années mais je pense que les gens réalisent que beaucoup de jeunes jouent dans des grandes universités et qu’ils se débrouillent très bien. Et certains jouent même en NBA maintenant. Lu [Dort], Chris [Boucher], Khem [Birch]. Ils nous représentent très bien. Nous montrons aux plus jeunes que c’est possible, vous savez ? »

Chery passe cette saison en Russie avec le BC Avtodor Saratov, après des saisons en Italie, en France, en Espagne et en Hongrie. Même s’il a passé les sept dernières années à jouer au basket professionnel à l’étranger, le natif de Montréal dit que son passage à l’Université Baylor a eu beaucoup d’influence sur sa carrière parce qu’il y est arrivé après avoir beaucoup travaillé pour accéder à la Division I en basketball après avoir débuté sa carrière universitaire à State Fair Community College dans le Missouri.

« Après le secondaire, je n’ai pas été recruté par les meilleures universités, » a-t-il dit. « Je suis allé en « junior college » et je ne savais pas à quoi m’attendre là-bas et en y repensant maintenant, je pense que c’est la meilleure chose qui me soit arrivé pour être honnête. »

Pour Chery, son passage à State Fair l’a aidé à grandir. Devoir gérer son emploi du temps tout seul, jongler avec ses cours et ses entraînements individuels à 6h du matin ainsi que les entraînements d’équipe quotidiens ont permis à Chery de trouver la maturité qui selon lui était nécessaire pour passer au niveau supérieur. Quand Baylor l’a appelé, Chery était prêt.

« C’est à ce moment-là que j’ai vraiment réalisé, ‘ OK, si tu te concentres sur quelque chose à 100 pour cent, tes efforts vont payer, mais si tu ne sais pas comment maintenant, ’ » a-t-il dit.

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Même si devenir un joueur de basket pro était l’objectif de Chery au secondaire, ce sport n’était pas sa première passion quand il était petit.

« J’aimais plus le soccer que le basketball à l’époque, » a-t-il dit. « J’étais petit, donc vous savez, le soccer c’était mon truc. Mais regarder mon frère et voir combien il s’amusait et puis pouvoir jouer contre les autres enfants dans le quartier, tout cela m’a vraiment donné envie de jouer aussi. Jour après jour, j’ai commencé à jouer, encore et encore, et au fil du temps, le basket est devenu une autre passion. »

Au secondaire, Chery était concentré sur le sport et il avait pris la décision difficile de partir de chez lui à 17 ans pour finir sa carrière au secondaire à Archbishop Carroll à Washington, D.C.. À cette époque, Chery raconte qu’il contactait d’autres athlètes sur Instagram pour leur demander des conseils sur la façon dont ils s’entraînaient, essayant tout pour avoir plus d’informations pour pouvoir passer au niveau supérieur.

Mais ces messages rédigés avec soin n’ont pas reçu de réponses et Chery s’en souvient encore aujourd’hui. Peu importe les entraînements et les déplacements prévus dans son agenda, Chery consacre un peu de temps dans sa journée – et parfois dans sa soirée – pour répondre aux jeunes joueurs qui le contactent sur les réseaux sociaux.

« C’est un plaisir pour moi de consacrer du temps à répondre à leurs questions, » a dit Chery. « Je trouve toujours du temps pendant la soirée, pendant la journée, durant la semaine pour faire en sorte de répondre à ces messages. Je donne des conseils quand on m’en demande. ‘ Comment travailles-tu pour améliorer ta gestion du ballon ? ’ Certains jeunes commencent tout juste à jouer au basket et veulent jouer en Division I en basketball un jour. ‘ Comment as-tu fait ?’ Cela ne me dérange pas d’écrire trois ou quatre paragraphes en 20 minutes, tant que je peux les aider. »

Dans toutes ses conversations, que ce soit avec ses coéquipiers, sa famille et ses amis ou bien un inconnu sur les réseaux sociaux, Chery veut rester connecté et faire en sorte  que peu importe avec qui il parle, il veut qu’il ou elle reparte encouragé.e. Il dit qu’il veut qu’on le considère comme une personne fiable et digne de confiance et être ouvert d’esprit est quelque chose d’important pour lui. Son exubérance pour le sport et sa passion de rencontrer d’autres personnes font de lui un ambassadeur naturel pour le basket.

Aider à rendre le chemin plus facile pour ceux qui viennent après lui a toujours été une priorité pour Chery. Tout comme représenter le Canada à chaque fois qu’il en a l’opportunité.

« Pour moi, c’est très important, » a-t-il dit. « Quand on reçoit l’appel, c’est encore plus important de savoir qu’on ait pensé à moi pour me demander de venir et de représenter le Canada parmi tous les joueurs canadiens qu’il y a. J’ai eu cet appel. C’est incroyable. Je suis vraiment reconnaissant pour cette opportunité et je vais tout donner, ça c’est sûr. »