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Canada basketball

Le rêve de basketball de Carol Hamilton-Goodale continue

Black History Month

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17/2/2023

Carol Hamilton-Goodale est peut-être une des meilleures joueuses de basketball venant du Canada que pourtant peu de personnes connaissent aujourd’hui dans le monde du basketball.

Toute première Canadienne à avoir été sélectionnée au repêchage WNBA, Carol était une pionnière du basketball canadien.

En 2020, elle a fait partie de la liste des 100 meilleures joueuses U SPORTS de basketball du siècle, et elle a tout accompli sur la scène universitaire canadienne. Elle a joué trois années avec les Voyageurs de Laurentian durant lesquelles elle a reçu le prix Nan Cops de joueuse CIS de l’année en 1984-86. 

En trois saisons avec les Voyageurs, Carol a fait partie trois fois de la première équipe canadienne et a aidé l’équipe à afficher un bilan de 53-8.

La joueuse originaire de Sudbury en Ontario a ensuite été membre de l’équipe nationale senior féminine pendant 12 ans et a remporté la médaille de bronze des Championnats du monde féminins de la FIBA en 1986, la deuxième médaille du Canada en Coupe du monde.

Elle a non seulement été intronisée au temple de la renommée d’Ontario Basketball mais elle a aussi été récipiendaire du trophée Harry Jerome, un prix accordé pour son excellence et sa réussite au sein de la communauté noire.

Et ce n’est que quelques-unes de ses récompenses.

Une des raisons pour lesquelles peu de personnes connaissent Carol vient du fait qu’elle est décédée le 4 mars 2003 à seulement 38 ans, à la suite d’une bataille courageuse avec le cancer.

Quand Carol a quitté cette terre, elle a non seulement laissé derrière elle un incroyable CV basketball, mais elle a aussi laissé derrière elle une famille charmante qui pense à elle tous les jours.

Son frère Danney, éducateur à la commission scolaire de Dufferin-Peel, a partagé plusieurs souvenirs familiaux sur la vie et de l’héritage de Carol :

« Carol rêvait un peu différemment, pensait un peu différemment et jouait dans la vie comme elle jouait au basketball. Carol a joué à un niveau que peu de personnes pourraient comprendre. Carol était une professionnelle accomplie dans tout ce qu’elle faisait. Elle a fait en sorte qu’elle ne serait pas oubliée. Elle a décidé qu’elle ne serait pas une ombre dans le vent.  

Beaucoup de personnes diraient que Carol était une compétitrice féroce. Elle n’avait pas peur de jouer des coudes dans les ligues masculines ou de tirer derrière la ligne des trois points ou encore de renverser ses adversaires sur un layup rugueux. D’autres personnes vous diraient qu’elle avait une bonne âme.

Carol voulait partager son amour de la vie à travers le basketball. C’était un rêve pour Carol et son mari de créer une association à but non lucratif appelée « HomeCourt Basketball ». Cela a permis à de nombreux enfants d’avoir des opportunités de pratiquer le sport qui a mis Carol sous le feu des projecteurs sur la scène internationale. Il était commun pour Carol de consacrer son temps à des associations caritatives ou pour participer à des conférences en tant qu’intervenante. 

Ses nièces sont le symbole de son héritage.

Caidence Amartey est une excellente garde à Southwest Academy prep school et elle vise la division une en basketball aux États-Unis. Asia Hamilton, une joueuse de basketball qui s’est transformée en vedette sur la piste d'athlétisme, est une athlète qui bénéficie d’une bourse complète à Boston University. Oceana Hamilton est une joueuse internationale qui a reçu de nombreux prix et qui domine en Suède (paradoxalement, Carol a aussi été joueuse pro en Suède). Savanna Hamilton a suivi la même voie que Carol en tant que joueuse de basketball avant de devenir reporter suppléante avec les Raptors. 

Même si beaucoup de temps s’est écoulé, le conseil de Carol à ses nièces et à toutes celles et tous ceux qu’elle a entraînés serait simplement, rêve un peu différemment. Certains actes ne sont pas faits pour être suivis. Montre la voie. Brille malgré les défis et tu ne seras jamais oubliée. Tu ne seras jamais une ombre dans le vent. »

Quand on entend la famille de Carol parler d’elle, on ne peut pas s’empêcher de sentir l’impact qu’elle a eu sur les autres.

Mais ce sont les mots de sa soeur Sandra Hamilton (elle-même une légende du basketball) qui décrivent la vraie essence de Carol Hamilton-Goodale :

Ma très chère Carol,

Depuis ton décès ma meilleure amie, ma camarade de basket, ma coéquipière, maman & papa, « mon coach » de vie, mon acolyte avec qui je riais jusqu’à en pleurer, mon associée et une grande partie de mon coeur me manquent tous en même temps. Je ne savais pas du tout que tu aurais eu un tel impact sur ma vie et ce n’est que lorsque tu as quitté ce monde que j’ai compris tous les rôles que tu as joués. 

Tu m’as appris à aimer mes épaules larges, à garder la tête haute et à marcher droit. Tu m’as appris combien il était important de bien s’habiller et d’interagir avec les gens. Tu as montré l’exemple en donnant tout en match et dans tout ce que tu faisais. En te regardant, tu m’as appris à être fière et tu m’as montré que les femmes pouvaient faire tout ce que les hommes pouvaient faire (et parfois mieux).

Je me souviens de la fois où papa avait besoin de son fils pour rentrer l’énorme pick-up (quand il faisait nuit) et notre grand frère ne pouvait pas/refusait de le faire. Tu as tendu la main pour avoir les clés et tu as dit, « Je vais le faire! » et tu as rentré la voiture, en un coup ! Quand tu es rentrée à la maison, on aurait dit que tu faisais un pied de plus, tu avais le dos droit, le torse bombé et les mains en l’air, les clés pendaient sur tes longs doigts. « Et voilà papa » et tu es repartie comme une étoile du rock ! Je n’avais jamais vu papa regardait quelqu’un comme il t’a regardé ce jour-là, avec une telle stupeur. Il était rarement impressionné. Mais tu l’avais touché. C’était incroyable et je suis devenue ta partisanne numéro une !

Tu savais qui tu étais à un si jeune âge. Tu savais ce que tu voulais et tu utilisais 100% de ton énergie pour l’obtenir.  

J’ai toujours été triste parce que le racisme a été présent tout au long de ta carrière de joueuse de basketball au Canada, et nous savions toutes les deux que le basketball c’était ta vie. Le racisme prenait souvent la forme d’un entraîneur qui trichait ou bien d’un arbitre avec des préjugés. Le racisme était le sixième joueur sur le terrain de la vie qui faisait constamment des prises à deux, un derrière et l’autre la main sur ton visage. Tu ne pouvais pas contrôler toutes ces choses et je suis tellement désolée. Le racisme que tu as subi était mesquin, sans pitié, néfaste et cruel. 

Je serai à jamais reconnaissante pour tout le temps que nous avons passé ensemble à voyager, à faire des essais avec des équipes WNBA et une année à jouer ensemble au basketball en Espagne avant que tu ne deviennes très malade. Je repense souvent aux merveilleux moments passés avec toi et j’ai vraiment envie d’entendre ton rire et de danser de nouveau avec toi.   

Carol, tu as eu un impact énorme sur la communauté et sur toutes les personnes qui ont croisé ton chemin, y compris les petites filles noires qui avaient les yeux qui brillaient quand tu les encourageais à devenir ce qu’elles imaginaient faire dans le monde du travail au Canada. 

Grâce à Dieu, j’ai eu la chance de te rencontrer dans ma vie et pour une raison qui m’échappe, je suis encore plus forte aujourd’hui. 

Continue à reposer en puissance (Ice) Queen! 

Je t’aimerai pour toujours et tu me manqueras à jamais, 

Sandra 

En tant que joueuse de basketball, Carol a obtenu le surnom « Ice Woman » pour ses performances décisives, mais comme le dit Sandra – Repose en puissance « Ice Queen, » et que tu ne sois jamais oubliée pour l’impact que tu as eu sur les autres.