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Canada basketball

La voix de Natalie Achonwa sera toujours entendue

Équipe Nationale Féminine

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14/2/2022

Natalie Achonwa sera toujours entendue.

Sur le terrain, on l’entend communiquer en défense pour diriger l’équipe, et c’est aussi l’une des voix les plus présentes lors des regroupements, pour encourager ses coéquipières. En dehors du terrain, celle qui a remporté le Prix de Leadership pour la Communauté Dawn Staley WNBA en 2020 utilise sa voix et sa plateforme pour son combat pour l’égalité, contre les injustices raciales et les violences policières et pour se battre pour faire avancer les initiatives de santé mentale.

Entre son rôle de joueuse WNBA, de trésorière du conseil exécutif de la WNBA et le fait qu’elle représente le Canada à chaque fois qu’elle en a l’opportunité, le calendrier d’Achonwa est chargé. Pourtant, elle est toujours prête à trouver des opportunités pour aider la communauté et pour inspirer les jeunes filles à réaliser leurs propres rêves sportifs à chaque fois qu’elle le peut.

Plus récemment, elle est allée sur un plateau de télévision, pour couvrir les matchs de l’équipe nationale senior masculine au tournoi de qualification pour la Coupe du Monde de Basketball FIBA 2023 sur Sportsnet.

Être à la télé peut paraître très stressant pour beaucoup de gens, mais pour Achonwa, dire ce qu’elle pense est comme une seconde nature. Et pouvoir le faire avec Sportsnet, une entreprise qui s’est associée avec Canada Basketball et qui a fait en sorte de donner la même couverture aux programmes féminin et masculin, est quelque chose qu’Achonwa a apprécié.

 

« Mon père disait toujours que j’avais ce don, » a dit Achonwa. « Sportsnet et Canada Basketball ont signé cet excellent partenariat pour diffuser nos matchs à la télé et partager la couverture du programme de l’équipe nationale et nous donner plus de couverture médiatique… Je suis allée là-bas pendant environ trois jours pour travailler sur les deux matchs du tournoi masculin et j’ai beaucoup appris et j’ai aussi pris beaucoup de plaisir. »

En plus de parler de basket, la présence d’Achonwa voulait aussi dire qu’une joueuse de l’équipe nationale senior féminine faisait partie des commentateurs. Sa présence voulait aussi dire qu’une femme était présente sur le plateau où il n’y a souvent que des hommes qui donnent leurs opinions sur le sport.

« La représentation est quelque chose de très important pour moi et cela fait partie aussi de mon message, » a dit Achonwa. « La visibilité a toujours été quelque chose de difficile à obtenir dans notre sport. La visibilité de notre sport, notre visibilité en tant qu’athlètes, et c’est le cas pour toutes les sportives de manière générale. Nous donner des opportunités de briller et de montrer que nous pouvons faire ce travail alors que les hommes sont toujours là par défaut est important, » a dit Achonwa. « C’est super d’être sous le feu des projecteurs et quand l’opportunité se présente, nous allons exceller dans ce travail. Mais il faut nous en donner l’opportunité. »

Achonwa est inébranlable dans son combat pour l’égalité dans le sport professionnel. Elle a joué sept saisons en WNBA, et elle et ses collègues ont toujours montré la voie dans le combat contre les injustices sociales. Il est impossible de ne pas être inspiré par le travail qu’Achonwa et d’autres joueuses en WNBA ont réalisé.

Après avoir passé six ans à jouer pour le Fever d’Indiana, qui a sélectionné Achonwa en tant que neuvième choix du repêchage WNBA 2014, Achonwa a passé la dernière saison WNBA dans le Minnesota où elle a joué pour le Lynx. Là-bas elle a joué avec sa coéquipière à Équipe Canada Bridget Carleton.

Que ce soit dans le Minnesota, l’Indiana, ou quelque part entre les deux, elle n’a pas besoin de regarder très loin pour trouver de l’inspiration chez ses coéquipières en WNBA.

« Je suis assise dans le vestiaire maintenant, » a dit Achonwa. « Je suis au Minnesota et je regarde les étiquettes des noms de mes coéquipières, certaines de mes collègues, et je pense à certaines de leurs histoires et à tout ce que nous avons fait pour en arriver là. Ça vous donne des frissons de savoir qu’il y a beaucoup de choses qui font que vous êtes arrivé jusque-là. »

« Nous avons discuté de notre volonté de jouer toute l’année et du sacrifice que représente le fait de jouer à l’étranger, » a-t-elle continué. « Une de mes coéquipières, Napheesa [Collier] va avoir un bébé en mai, les sacrifices sur nos corps est une autre chose que les athlètes en WNBA doivent faire. Je pense à Layshia Clarendon et son combat pour les droits des individus trans. Je pense à Kayla McBride et ses conversations pour essayer de mettre fin au stigma sur la santé mentale. Nous avons des porte-paroles exceptionnelles, des personnes tellement passionnées. Nous avons beaucoup de diversité en WNBA dont j’aimerais beaucoup parler quand j’aurais l’opportunité de partager les histoires de ces individus incroyables. »

Achonwa est toujours rapide pour porter la conversation sur les personnes qui l’entourent. La réalité c’est qu’elle est tout autant inspirante que celles dont le travail l’inspire.

« Il y a toujours des sujets que les gens essaient d’éviter, mais notre association de joueuses et les athlètes qui font partie de notre groupe en WNBA n’esquivent rien, et pourtant nous avons beaucoup à perdre, » a dit Achonwa. « Ce n’est pas un coup de com’, nous ne faisons pas ça pour la publicité ou parce que c’est un sujet d’actualité. Nous faisons ça parce que c’est ce que nous sommes, ce sont les communautés qu'on représente.

« Beaucoup de ces sujets me concernent, » a continué Achonwa. « Quand j’étais petite, on m’a appris à faire les bonnes choses. Si je ressens ou constate quelque chose qui ne représente pas le monde que je souhaite voir, je m’y oppose. Je donne du mien pour essayer de changer ça. »

Pour la joueuse de 29 ans, c’est grâce au soutien qu’elle a reçu de sa mère et de son père qu’elle a confiance en elle pour utiliser sa voix et croire en ses opinions. Elle prend son père en exemple et dit que c’est la chose qui la pousse à continuer à parler haut et fort.

« Quand j’étais petite, mon père me disait qu’il fallait aider les gens quand on avait un don, » a-t-elle dit. « Je pense que si je n’utilise pas ce don que j’ai sur cette plateforme, alors c’est du gâchis. J’essaie toujours de trouver des moyens pour continuer à faire bouger les choses et à les remettre en question. Comment puis-je continuer à aider la communauté et les personnes qui vont suivre mon parcours ? »

Au tout début de la pandémie, quand les ligues sportives ont dû faire une pause et que la NBA et la WNBA ont repris leur saison dans des « bulles » fermées en Floride (ou « wubble » pour la WNBA), tous les regards étaient rivés sur la WNBA alors que la ligue a utilisé sa voix pour demander un changement.

« C’est dingue, » a-t-elle dit. « Il aura fallu une pandémie pour que les gens réalisent le travail que font la WNBA et la WNBPA. Le WNBA fait ça depuis longtemps. Je pense que cela fait partie de notre identité. »

Achonwa, qui fait partie du comité exécutif de la WNBA, raconte qu’il y a toujours des conversations en coulisse sur les différentes façons dont la ligue et ses joueuses peuvent faire un changement positif.

« Il y a des gens qui s’investissent dans nos communautés, » a dit Achonwa. « Il y a des personnes qui non seulement s’intéressent à améliorer le cadre du basketball féminin et du sport féminin de manière générale, mais aussi à aider les communautés et les gens que nous représentons. C’est vraiment important pour nous. »

La pandémie, surtout pendant les premiers jours, a poussé les gens à se concentrer sur eux-mêmes, ce qu’on ne peut que rarement faire en temps normal. Beaucoup d’athlètes ont parlé des difficultés mentales qu’ils ont rencontrées ces deux dernières années, y compris Achonwa.

« Je suis une grande défenseuse de la santé mentale, j’aime parler du besoin d’effacer le stigma sur la santé mentale et de son importance, » a-t-elle dit. « L’importance d’en parler autour de soi et d’être vulnérable et d’être ouverts en tant qu’athlètes, parce qu’on vous met dans une boîte ou on s’imagine qu’il faut toujours être dur, qu’il faut être un superhéros et on nous rappelle l’adage ‘ no pain, no gain. ’ Je pense que ce n’est pas du tout ce qu’on doit raconter aux athlètes. Pour être impliqué à fond et donner tout ce qu’on a, il faut être au top de sa forme à tous les niveaux : physiquement, mentalement, émotionnellement. Tout ça. »

La pandémie a forcé Achonwa à prendre un moment pour prendre du recul et regarder le travail qu’elle fait tous les jours pour prendre soin d’elle sur tous les niveaux. Elle dit que c’est en partie grâce à cette introspection qu’elle a décidé de ne pas jouer à l’étranger et jouer pendant la saison morte WNBA actuelle.

« Je savais que physiquement, je devais être au sommet de ma forme pendant une année complète mais aussi mentalement, j’avais besoin d’une pause, » a-t-elle dit. « J’avais besoin de vivre ma vie et de prendre un peu de plaisir parce qu’au bout du compte, oui, je suis une athlète. Oui, je joue pour équipe Canada et oui, je joue pour le Lynx du Minnesota. Mais je suis toujours une personne. J’enlève mon chandail et je dois faire en sorte de prendre soin de Natalie aussi. »

Achonwa a toujours parlé haut et fort de l’importance de la santé mentale, mais cette résolution n’a fait que se renforcer après avoir vécu la pandémie et avoir constaté que beaucoup de personnes avaient aussi été affectées mentalement

« Ce que j’espère c’est qu’en étant vulnérable et en parlant de mon expérience, encore une fois la représentation compte, » a dit Achonwa. « que quelqu’un qui passe une période difficile où qui n’est pas heureux là où il est, constate que les personnes que cet individu admire ont les mêmes problèmes et que ce n’est pas grave et qu’il est important d’en parler. C’est important d’aller voir un professionnel. C’est important de compter sur les autres et de ne pas essayer d’affronter le monde tout seul.”

Achonwa applaudit régulièrement ses collègues en WNBA pour leur activisme et leur excellence mais la vétéran de 11 ans a elle-même fait forte impression avec l’équipe nationale senior féminine. Celle qui a remporté le prix WNBA de l’aide à la communauté en 2019 a participé trois fois aux Jeux olympiques avec Équipe Canada. C’est la joueuse d’expérience dont s’inspirent les jeunes membres du programme aujourd’hui.

Même si Achonwa n’est pas avec ses coéquipières d’Équipe Canada aussi longtemps qu’elle l’aimerait, elle fait toujours en sorte de tout donner à chaque tournoi, à chaque camp d’entraînement et à chaque déplacement avec l’équipe.

« C’est toujours spécial, » a-t-elle dit. « Le pouvoir du chandail, de savoir que nous représentons beaucoup plus que juste nous-mêmes et nos familles. Nous représentons un pays qui représente toutes sortes de personnes. Cela veut dire beaucoup pour moi. Peu importe le tournoi, peu importe qui y sera, nous savons que c’est important et c’est pour ça qu’on donne tout sur le terrain et qu’on joue pour le Canada. »

Lors d’un passage télévisé récent sur Sportsnet, les membres du programme parlent de ce que ça veut dire pour elles de représenter leur pays. Lemyah Hylton, qui effectue sa première année avec le programme, a parlé de l’impact de la présence d’Achonwa.

« Pouvoir être aux côtés de Natalie Achonwa dans la vraie vie, et vraiment passer du temps avec elle, elle a la même passion qu’elle montre à la télé. » a dit Lemyah Hylton. « Je pense que c’est énorme. Elle fait ça sur le terrain, elle le fait peu importe où elle se trouve, honnêtement. Elle ne s’arrête jamais. »

Hylton n’a pas tort. Le chemin ne s’arrête pas là pour Achonwa parce qu’il y a tellement de choses qu’elle veut voir et faire et elle veut avoir un impact sur l’avenir.

« Il faut aller de l’avant, non ? » a dit Achonwa. « On ne peut pas rester sur place parce que la seule chose constante dans ce monde, c’est le changement, donc la question est, est-ce qu’on change pour le meilleur ou pour le pire ? Il faut continuer à essayer de tout faire pour faire avancer les choses et de créer un monde meilleur pour tous. »

Si cela paraît insurmontable, Achonwa a un plan de match pour ça aussi.

« Ne jamais essayer de s’attaquer au monde, » a-t-elle dit. « Il faut juste faire ça étape par étape, morceau par morceau, en espérant qu’un de ces morceaux va compléter le puzzle pour créer un monde meilleur pour les enfants de la génération suivante. »