TORONTO (le 28 juillet 2025) – Michelle Plouffe prend sa retraite du basketball international. Mais elle ne s’éloigne pas pour autant.
Après plus d’une décennie à représenter le Canada en basketball 5 contre 5 et 3x3, la triple olympienne quitte le terrain pour occuper un nouveau poste : gestionnaire de la performance 3x3 chez Canada Basketball — un programme qu’elle a contribué à bâtir dès ses débuts.
« Ce parcours a toujours été plus que de simplement jouer au basketball, » a déclaré Plouffe. « Il a été question de gens, de but, de semer des graines et de les voir pousser. »
Elle met un terme à une carrière de joueuse qui a traversé les continents, les générations et les formats — mais qui est toujours restée ancrée dans les mêmes valeurs : la foi, la famille et un engagement profond à représenter le Canada avec intégrité.
De ses débuts olympiques à Londres jusqu’à sa contribution à la 4e place du Canada aux Jeux de Paris 2024 en 3x3, Plouffe a été un pilier du programme national. Sa polyvalence et sa vision étaient sans égal, mais son impact allait bien au-delà des statistiques.
« L’héritage de Michelle ne se mesure pas uniquement au nombre de médailles remportées sur le terrain — il faut aussi souligner la culture qu’elle a aidé à instaurer au sein de notre programme 3x3, hors du terrain, » a déclaré Michael Bartlett, président-directeur général de Canada Basketball. « Elle a toujours mené avec humilité, mais aussi avec une détermination sans faille à s’améliorer et à élever ses coéquipières pour représenter fièrement le Canada à travers le monde. »
« Désormais, en tant que membre de notre personnel de haute performance, Michelle continuera à influencer le parcours du programme 3x3 et à contribuer à la culture gagnante de Canada Basketball dans son ensemble. »
Le parcours de Plouffe avec l’équipe nationale a commencé plus tôt que pour la plupart. À 17 ans, elle a été invitée au camp d’entraînement de l’équipe senior après de solides saisons avec Équipe Alberta et l’équipe nationale junior. Elle a fait sa place — et annulé ses plans d’été pour une tournée en Europe avec des vétéranes comme Teresa Gabriele, Shona Thorburn, Kim Gaucher et Chelsea Aubry.
« Je pense que j’avais 17 ans, ou peut-être tout juste 18, » raconte-t-elle. « Je me souviens de mon premier voyage — on était en Espagne et en France — et je partageais ma chambre avec Chelsea Aubry. J’ai failli rater le souper de l’équipe parce que j’étais restée trop longtemps à l’épicerie. »
Elle en rit aujourd’hui, mais cet été l’a profondément marquée.
« Ces femmes m’ont montré ce que cela signifiait de jouer pour quelque chose de plus grand que soi. Elles ont bâti une culture que j’ai eu la chance d’hériter. »
« Elles ne m’ont pas seulement appris à compétitionner — elles m’ont appris à diriger, à servir, à se tenir avec fierté. C’est quelque chose qu’on n’oublie pas. »
En 2012, Plouffe figurait sur la liste olympique du Canada — l’une des plus jeunes de l’équipe qui atteindra les quarts de finale à Londres. Sa sœur jumelle, Katherine, n’avait pas été retenue, mais est venue la surprendre — un moment que Michelle qualifie encore aujourd’hui comme l’un des plus marquants de sa carrière.
« Dans le tourbillon de l’événement, j’avais un peu perdu le sens de la gratitude, » confie-t-elle. « Mais voir Kat dans les gradins m’a rappelé pourquoi j’étais là. »
Quatre ans plus tard, les deux sœurs partageaient enfin le terrain aux Jeux de Rio — un autre souvenir marquant, cette fois teinté d’amour, de persévérance et de travail acharné.
« Cet été-là à Rio — être coéquipières sur la plus grande scène — c’était spécial à cause de tout ce qu’on avait traversé ensemble. »
Plouffe a ensuite poursuivi sa carrière professionnelle à l’étranger, mais en 2019, elle a pris un virage. Avec un petit groupe de coéquipières, dont sa sœur Katherine, elle a contribué à la création du programme canadien de basketball 3x3 — avec pour seuls outils la conviction, l’expérience et l’audace d’essayer quelque chose de nouveau.
« On ne savait pas trop ce qu’on faisait, » admet-elle. « On savait juste qu’on voulait représenter le Canada — et le 3x3 nous offrait un autre chemin. »
Sous sa direction, le Canada est rapidement devenu un sérieux prétendant sur la scène mondiale. L’équipe n’a pas réussi à se qualifier pour les Jeux olympiques de Tokyo en 2021, mais a rebondi de façon historique en terminant 4e aux Jeux de Paris 2024. En route, Plouffe et ses coéquipières ont remporté plusieurs titres des séries féminines et une médaille d’argent à la Coupe du Monde FIBA 3x3.
« Les gens nous demandent ce qui nous a fait croire qu’on pouvait former une équipe et aller aux Jeux, » dit-elle. « La vérité, c’est que je ne sais pas. Mais je n’ai jamais pensé qu’on n’en était pas capables. »
Plus que les victoires, Michelle est fière de l’environnement qu’elles ont construit.
« On voulait que les gens se sentent valorisés dans notre équipe — qu’ils puissent être pleinement eux-mêmes, s’exprimer, être écoutés. »
Cette culture intentionnelle allait au-delà des joueuses : elle décrit le groupe 3x3 comme « le genre de personnes avec qui on a envie de bâtir un programme. »
Et ce n’était pas un hasard.
« Notre but n’a jamais été d’être la meilleure équipe au monde — on voulait être les meilleures personnes avec qui jouer, » explique Plouffe. « Et on croyait que le reste allait suivre. On ne plante pas de fruits. On plante des graines. »
« On a semé l’encouragement. On a semé la confiance. On a semé l’amour. Et c’est ce qui a grandi. »
Aujourd’hui, alors qu’elle entame ce nouveau chapitre hors du terrain, elle reste guidée par cette même philosophie.
« Je veux être une personne de valeur qui valorise les autres, » dit-elle. « Et ce rôle me permet de continuer à le faire — contribuer à l’avenir du 3x3, accompagner la prochaine génération et continuer à faire grandir le programme de façon significative. »
« Ce n’est pas un adieu, » conclut-elle. « C’est juste une nouvelle manière de contribuer. »
Pour Michelle Plouffe, la retraite n’est pas une fin — c’est une continuité de la mission qu’elle a toujours portée.
« Je n’aurais pas pu vivre ce parcours sans ma famille, » souligne-t-elle. « Mes parents, mes sœurs et mes proches m’ont soutenue dans chaque étape. Ils m’ont encouragée dans les moments de doute, célébré les succès et soutenue dans les épreuves. Je leur suis immensément reconnaissante. Ce voyage, on l’a vécu ensemble. »
« Le basketball ne me définit pas. Il ne m’a jamais définie. J’ai aimé ce sport, mais je n’ai jamais eu besoin de lui pour savoir qui j’étais. Ma valeur ne dépend pas des médailles ou du temps de jeu — elle repose sur qui je suis et ce que je suis devenue à travers ce cheminement. »
Cette vision — empreinte d’humilité et de gratitude — l’a accompagnée depuis le début.
« Même quand je doutais de mon avenir sur le terrain, je savais que j’avais un but au-delà du jeu. »
« J’espère que les jeunes athlètes entendent ce message, » ajoute-t-elle. « Votre valeur ne dépend pas de vos performances. Vous comptez pour qui vous êtes, pas pour ce que vous accomplissez. »
Le nom de Michelle Plouffe mérite de figurer parmi les grandes — non seulement pour ce qu’elle a accompli, mais surtout pour la manière dont elle l’a fait : avec grâce, ténacité, et un engagement indéfectible envers quelque chose de plus grand qu’elle.
Elle n’a jamais joué pour les médailles. Elle a joué pour le sens — et pour toutes celles et ceux qui viendraient après elle.
Et si elle a raccroché son maillot, ses empreintes resteront partout sur l’avenir du basketball canadien.