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Canada basketball

Du rêve à la réalité, le précurseur montréalais Dwight Walton évoque son temps passé avec Canada Basketball

Black History Month

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24/2/2023

Il y a près de 40 ans, dans un appartement du côté ouest de Montréal, Dwight Walton regardait Canada Basketball dans son salon.

Walton a vu le Canada remporter la quatrième place des Jeux olympiques d’été de 1984 à Los Angeles, le troisième meilleur résultat de l’histoire du Canada, quand il s’est tourné vers sa mère Adele et lui a fait une promesse.

« Je lui ai dit ‘maman, je vais aller aux prochains Jeux olympiques,’ » a dit Walton. « Ma mère m’a regardé et m’a dit, c’est très bien d’avoir un rêve, mais il faudra travailler dur si tu veux le réaliser. »

Ces mots sont restés dans la tête de Walton alors qu’il voulait faire de sa promesse une réalité. À ce moment-là, Walton était une étoile montante du basketball qui s’était fait un nom à l’école secondaire Wagar à Côte-Saint-Luc au Québec. 

Le jeune homme de 19 ans jouait pour une des meilleures écoles de Montréal, Dawson College, dans le championnat de l’association sportive universitaire canadienne où il a remporté les honneurs « All-Canadian » alors que son but était de rejoindre le nombre croissant des talents de Montréal qui représentaient le Canada aux Jeux olympiques.

C’était durant sa dernière année universitaire à Dawson que Walton allait faire la connaissance de l’entraîneur canadien légendaire Jack Donohue qui se déplaçait d’un bout à l’autre du pays, dans toutes les provinces, pour organiser des camps d’identification dans l’espoir de trouver les nouveaux talents qui pourraient jouer avec l’équipe nationale senior masculine et avoir la chance de représenter leur pays.

« Je ne savais pas qui allait être là, je savais simplement qu’il y allait avoir des bons joueurs à ce camp d’identification parce que nous voulions tous jouer pour l’équipe nationale, » a dit Walton.

Varouj Gurunlian, l’entraîneur-chef de Walton à Dawson, savait qu’il y avait une chance que sa vedette puisse être invitée à rejoindre l’équipe nationale. Gurunlian lui-même était un des meilleurs joueurs de Montréal et il avait été sélectionné pour jouer pour Donohue aux Jeux olympiques de 1980 à Moscou. Avec ça en tête, Gurunlian a adopté les systèmes de jeu que Donohue utilisait avec l’équipe nationale du Canada pour son équipe de Dawson pour aider Walton à être prêt.

Parmi les 40 joueurs qui ont participé à ce camp, c’était Walton qui a eu des entrevues avec les journaux locaux de Montréal Gazette et Montréal Star, et c’est aussi lui qui a reçu une invitation à Ottawa pour participer au camp principal de l’équipe nationale. 

Pendant le camp du weekend de trois jours, l’entraîneur Donohue est allé parler à Walton avant le dernier jour des essais. Walton connaissait très bien l’héritage de Donohue en tant qu’entraîneur au secondaire d’un des plus grands joueurs de tous les temps, Kareem Abdul-Jabbar. Il ne savait pas du tout ce qu’il voulait lui dire mais Walton n’oubliera jamais cette conversation.

L’entraîneur canadien avait sélectionné Walton pour faire partie de l’équipe canadienne qui allait participer aux Championnats du monde de la FIBA de 1986 en Espagne. Il a révélé plus tard au joueur de Montréal qu’après avoir visité 10 provinces pendant plus d’un mois à la recherche de nouveaux talents, Walton était le meilleur joueur qu’il avait découvert.

« J’essayais de faire comme si c’était normal, » a dit Walton, en riant. « Je souriais jusqu’aux oreilles à l’intérieur de moi. Il l’a remarqué et je pense qu’il a apprécié mon excitation, la joie que j’ai ressentie car j’allais un jour porter les couleurs de notre pays. »

Donohue l’a laissé se reposer pendant les premiers exercices de la dernière journée du camp pour que Walton puisse profiter pleinement de ce moment et apprécier ce qu’il venait d’accomplir.

Pendant environ une décennie, Walton a représenté Canada Basketball dans toutes les compétitions internationales majeures, et notamment les Jeux Panaméricains, les Jeux Mondiaux Universitaires FISE, les Championnats du monde et surtout, les Jeux olympiques.

Lorsque le rêve de Walton s’est réalisé, il n’a pas pu s’empêcher de repenser à la promesse qu’il avait faite à sa mère Adele quelques années auparavant. C’est son admiratrice numéro un, elle était fière de voir son fils sur la scène internationale et cela a inspiré Walton à rendre fier sa famille et son pays. À chaque fois qu’elle en avait l’occasion, Adele Walton disait « Mon fils, l’Olympien. »

« Cela a confirmé que les rêves peuvent se réaliser, mais que pour qu’un rêve se réalise, il fallait faire les efforts nécessaires, » a déclaré Walton. 

« J'ai réalisé que je représentais plus que ma personne en tant que joueur de basket. Je représentais mon pays, ma famille, mon église, tout cela. »

À 23 ans, Walton faisait partie des plus jeunes joueurs de l’équipe canadienne dont faisaient également partie Jay Triano et Eli Pasquale. Il se souvient de la chair de poule qu’il a eu pendant l’échauffement avant leur match d’ouverture contre le Brésil.

Walton rejoignait une liste exclusive de joueurs de Montréal, avec à ses côtés Wayne Yearwood, pour jouer avec le Canada. Cette liste comprenait Stewart Granger, le premier Canadien noir à avoir été repêché en NBA, Bill Wennington, intronisé au Temple de la Renommé, Rick Hunger, Ron Crevier et son entraîneur et mentor Gurunlian.

« C’était un modèle pour beaucoup d’entre nous qui venons de Montréal. C’était un des premiers à montrer la voie et à montrer que c’était possible, » a déclaré l’ailier des Raptors de Toronto et Montréalais Chris Boucher. « Ils ont montré la voie… Il faut bien commencer quelque part et ils ont fait ça pour nous. »

Après son expérience olympique, Walton a continué sa carrière universitaire au niveau NCAA Division I à Siena College avant d’être transféré et de recevoir trois fois les honneurs « All-American » avec le programme de NCAA Division II du Florida Institute of Technology.

Des années après, il a été intronisé au Temple de la renommée de l’école et a joué 10 ans en tant que joueur professionnel à l’étranger en Israël et en Suisse avant de mettre fin à sa carrière à l’âge de 40 ans avec la Matrix de Montréal.

Depuis qu’il a pris sa retraite, Walton est toujours très impliqué dans le basket, puisqu’il arbitre et entraîne la prochaine génération de talents de Montréal et c’est l’entraîneur assistant de l’Université Concordia. 

Ces dix dernières années, c’est un analyste de basketball de plusieurs stations de radio de Montréal et il fait partie de l’équipe qui commente les rencontres de l’Alliance de Montréal dans la Ligue Élite Canadienne de Basketball.

Quand on lui rappelle son temps passé avec Canada Basketball, c’est la montée en puissance et l’explosion du basketball au Québec depuis que Walton a commencé à jouer qui continue de le faire sourire.

« Il y a tellement de joueurs canadiens en NBA maintenant qui réussissent et de manière générale il y a de plus en plus de joueurs talentueux venant du Canada… C’est génial de voir les progrès du basketball canadien depuis que j’ai commencé à jouer. »

« C’est pour ça que je me considère comme un ancien de Canada Basketball très très fier. »