HAMILTON, Ont. (le 4 juillet 2022) – Avec 21 points de plus alors qu’il ne restait qu’un peu plus de 13 minutes à jouer dans cette rencontre des éliminatoires à la Coupe du Monde de Basketball FIBA 2023 vendredi entre l’équipe nationale senior masculine canadienne et la République Dominicaine, les spectateurs du FirstOntario Centre d’Hamilton commençaient à devenir agités.

Ils savaient que le match était plié – et le Canada a bien fini par l’emporter, 95 à 75, enregistrant ainsi une fiche parfaite de 5-0 dans sa campagne de qualification – et les partisans cherchaient quelque chose pour se divertir.

Un chant qui a débuté avec quelques individus bruyants s’est répandu dans toute la salle.

« Nous voulons Edey ! »

Ce qu’ils scandaient était pour Zach Edey, le centre de Purdue, qui va débuter sa troisième saison universitaire en automne prochain, mais l’entraîneur canadien Nick Nurse n’a pas tout de suite répondu aux attentes de la foule et a pris un temps-mort à 6:43 de la fin de la rencontre sans avoir fait entrer sur le terrain l’objet du désir. Cela a provoqué un peu de déception qui s’est ensuite transformée en applaudissement au moment où le joueur de 20 ans est rentré sur le terrain pour faire ses débuts avec l’équipe nationale senior masculine à 4:23 de la fin de la partie.

En 4:23, Edey a marqué deux points, inscrivant 2 de ses 4 tentatives derrière la ligne des lancers francs et a malheureusement manqué un petit tir croché sous le panier mais a tout de même réussi à capter trois rebonds, dont un rebond offensif.

Après la rencontre, l’entraîneur de l’équipe senior Nurse était un peu protecteur de son jeune centre.

« Tout d’abord, je veux dire ça de la manière la plus respectueuse possible, on apprécie bien sûr tous les partisans et l’ambiance et le soutien qu’ils nous donnent du fond de notre cœur, » a dit Nurse. « Mais je veux que les gens sachent qu’Edey est un joueur sérieux. Je veux juste m’assurer que ce n’est pas autre chose. On essait de trouver des solutions pour le mettre dans la meilleure position possible à la fois en défense et en attaque et utiliser le talent que dieu lui a donné. Je veux m’assurer, et j’essaie de dire ça de la manière la plus directe mais la plus gentille possible, c’est un joueur sérieux qui a beaucoup progressé et je pense qu’il nous donne un facteur unique. »

« Maintenant il faut se servir de cette base et continuer de le faire progresser. C’était la première fois qu’il jouait pour l’équipe nationale senior. Nous avons un plan de jeu sur la façon dont nous allons l’utiliser. On l’a fait pendant quatre à cinq minutes ce soir, mais nous allons continuer à ajouter des minutes en espérant qu’il devienne un facteur qui aidera vraiment l’équipe un jour. »

On comprend que Nurse ait défendu Edey quand on se souvient des partisans de basketball dans le passé qui avaient acclamé un joueur de sept pieds six pouces et 311 livres comme Tacko Fall de la même manière, et qui avait connu quelques apparitions en NBA et qui est certainement un joueur sérieux mais dont la taille hors du commun a pu en distraire plus d’un.

Edey a un profil similaire, avec ses sept pieds quatre pouces et 295 livres, mais en tant que seul joueur non professionnel de l’équipe et faisant partie de la réserve de joueurs de ce cycle olympique, ne pas penser que c’est un membre sérieux qui contribue à l’équipe serait imprudent.

« Pour moi, c’est comme ça que je l’ai vu évoluer. ‘Hey, nous nous préparons pour le camp dans quelques mois et j’ai vu ce jeune Zach Edey à Purdue’ – c’était il y a quelques années. Donc, je demande quelques vidéos, je le regarde et je me dis, ‘il est plutôt intéressant. Il n’est pas mauvais,’ » a dit Nurse pendant le camp d’entraînement pour préparer la troisième fenêtre des éliminatoires de la Coupe du Monde. « Je l’ai vu faire des choses vraiment compétitives/agressives comme dunker sur les gens et les fixer du regard, et je me suis dit, j’aime bien ça mais je ne suis toujours pas sûr. »

« Et puis nous l’avons invité à un camp, comme on en a l’habitude de faire avec les jeunes joueurs. Lors du premier jour, ses yeux étaient grands ouverts et je me suis dit, ‘Oh oh, peut-être qu’il est un peu trop jeune pour être ici.’ Mais après ça, lors de la deuxième, troisième et quatrième journée, il est devenu un problème. Par exemple, nos joueurs ne pouvaient pas l’empêcher de prendre des rebonds, et d’un coup on le voyait – il contrait des tirs – on voyait que ce gars devenait un problème à l’entraînement. Donc c’est à ce moment-là que j’ai commencé à me dire, peut-être qu’on pourrait trouver une place pour lui. »

Edey a aidé le Canada à remporter une médaille de bronze à la Coupe du Monde de Basketball FIBA U19 2021, grâce à une moyenne de 15,1 points, 14,1 rebonds et 2,3 blocs par match tout en tirant à 56 pour cent.

Comme Nurse en a fait allusion, il a déjà participé à un camp d’entraînement avec l’équipe senior auparavant et il a fait bonne figure contre des joueurs plus matures.

« Il a un bon QI, et pour compléter ça, il a une très bonne éthique de travail, » a dit Nurse à propos d’Edey. « Il travaille dur. Il y a des choses rigides auxquelles il croit. Par exemple, il ne quitte pas la salle tant qu’il n’a pas réussi un certain nombre de tirs crochets avec les deux mains – devant, sur le côté, vous savez. Il n’y a vraiment rien qui puisse le convaincre de sortir de la salle tant qu’il n’a pas fini ce genre de choses. Il commence et termine tous ses entraînements d’une certaine façon et il est un peu religieux par rapport à ça. »

Un centre qui est à la limite d’être ritualiste dans l’approche de son travail devrait aller loin dans sa carrière.

Il n’a pas joué beaucoup de minutes à Hamilton pendant la fête du Canada mais, alors que la troisième fenêtre se termine lundi quand le Canada se déplacera aux Îles Vierges Américaines et que l’équipe s’est qualifiée pour la deuxième ronde des éliminatoires et qu’elle détient la plus grande différence de points de toutes les équipes de la région des Amériques, Edey aura l’opportunité de jouer plus de temps.

Peu importe le nombre de minutes que joue Edey, le fait qu’il fait partie de l’équipe senior alors qu’il n’est encore qu’un étudiant est quelque chose qu’il ne prend pas pour acquis.

« C’est dingue, évidemment, d’entrer dans une salle où tous les joueurs gagnent des millions de dollars alors que je suis encore à l’université, » a dit Edey. « C’est vraiment fou de penser à ça, mais c’est vraiment un honneur. »

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