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Susan Stewart : amour, foi et basketball

Black History Month

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17/2/2022

Susan Stewart a eu des hauts et des bas dans sa vie, mais pour elle, chaque jour est le plus grand cadeau de la vie.

Stewart a représenté Équipe Canada lors des Jeux olympiques d’été de 1996, elle a remporté deux championnats nationaux CIS de suite et a même été baptisée dans l’Océan Indien, mais c’est le 8 avril 2005 que tout a basculé.

L’ancienne joueuse des Laurentian Voyageur a glissé dans la douche et s’est cogné la tête, résultant en une commotion cérébrale. Elle a ensuite aggravé sa blessure quelques jours plus tard, et est tombée parce qu’elle ne se sentait pas bien à cause de l’accident qu’elle avait eu, ce qui a sévèrement endommagé son tronc cérébral pour la deuxième fois en autant de jours.

Stewart a été emmenée à l’hôpital et est tombée dans le coma.

« C’était difficile d’entendre l’aumônier me lire mes derniers sacrements sur ce lit d’hôpital, » a dit Stewart. « Je me souviens m’être dit, ‘C’est tout ? Ça ne peut pas se finir maintenant, j’ai beaucoup plus à faire.’ »

Stewart, qui a survécu à cette blessure au cerveau, a dit que la situation lui a donné un meilleur point de vue sur ce qui est important dans la vie. Trois piliers ont aidé celle qui a remporté deux championnats nationaux CIS, pendant ces années difficiles : l’amour, la foi et le basketball.

 « Cette expérience m’a ouvert les yeux, et je ne l’oublierai jamais, » a dit Stewart. « Je ne prendrai jamais ma vie comme acquis, je vais vivre chaque jour comme si c’était le dernier et cela m’a aidé à remettre les choses en perspective. J’ai une deuxième chance pour vivre ma vie. »

Originaire de Mississauga en Ontario, Stewart a dû réapprendre les mouvements humains les plus basiques. Elle a dû réapprendre à monter les escaliers, à parler, à s’habiller toute seule et à mâcher la nourriture. Toutes les actions ont demandé beaucoup d’efforts. Elle explique que quand elle a commencé pour la première fois à apprendre à parler de nouveau, elle ressemblait à Mickey Mouse. Sa vue est passée de -2 à -4 et elle ne peut pas conduire à cause des effets prolongés.

(CP Photo/COC/F. Scott Grant)

« J’apprends encore des choses, ce n’est pas fini, » a dit Stewart. « Je suis reconnaissante envers mes parents et ma sœur, ma nièce et mon neveu, mes tantes, mes oncles, ma grand-mère et les prières de beaucoup de personnes – y compris les infirmières qui ont pris soin de moi, et toutes mes anciennes coéquipières qui m’ont soutenu dans ces moments difficiles. »

Stewart dit que l’amour et l’encouragement de son cercle de soutien l’ont aidé à continuer, même dans les moments les plus difficiles. Elle a relaté son histoire et a été inspirée à écrire une autobiographie appelée « Incassable » qui a été publiée en 2015.

Même si Stewart est contente de ses progrès et du soutien qu’elle a reçus, elle admet que sa réhabilitation a été lente. La résilience et la persévérance de celle qui fait partie du temple de la renommée du sport de Mississauga avec ses 22 ans d’expérience en basket (y compris 12 ans avec l’équipe nationale senior féminine), ont été clé dans son processus de récupération.

Stewart a joué au soccer et a fait de l’athlétisme quand elle était petite, mais elle a été inspirée à prendre un ballon de basket après avoir regardé Magic Johnson et les « Showtime Lakers » dans les années 80 grâce à la joie qu’ils montraient sur le terrain. Elle a rejoint l’équipe de basketball de Streetsville Secondary School en neuvième année et elle a été nommée athlète de l’année de l’école de 1985 à 1988. Elle a ensuite joué avec l’équipe des Metro Juniors avant de finalement devenir membre du programme de développement national junior et de l’équipe nationale senior.

« J’ai joué avec une passion et un amour pour le basket que j’ai toujours aujourd’hui, » a dit Stewart. « J’ai eu du succès au cours de ma carrière et ça m’a évidemment poussé à m’améliorer, mais je n’étais pas focalisée sur moi-même. J’ai joué avec d’autres grandes joueuses qui m’ont aidé à exceller. »

Stewart a eu une grande carrière à Laurentian University. Elle a remporté cinq titres d’Ontario University Athletics (OUA) (1989-1995) et deux championnats nationaux de suite en 1990-1991 tout en étudiant pour obtenir un Bachelor of Arts avec une spécialité en droit et Justice. Stewart a été cinq fois All-Star de la conférence OUA et en 1991-1992, elle a remporté le prix de joueuse de l’année – au niveau provincial et national. Elle a aussi reçu le prix Voyageur quand elle a été diplômée en 1995. En 2003, elle a été intronisée au temple de la renommée des Laurentian Voyageurs.

(Photo: Angie MacDonald)

« Gagner c’est bien, mais ce qui importe c’est avec qui vous gagnez, » a dit Stewart. « Ce n’est pas tellement le basket en soi, mais les liens que vous avez tissés au fil du temps. Je me suis fait beaucoup d’amies en jouant au basket, elles habitent un peu partout dans le monde, mais je suis encore en contact avec certaines d’entre elles à ce jour. Nous avons encore des souvenirs et ils ne partiront pas. »

Stewart parle beaucoup en bien de son passage à Laurentian University et dans l’équipe nationale senior féminine. Mais elle se souvient aussi du fait que c’était la seule athlète noire de l’équipe nationale canadienne à l’époque. Malgré cela, elle était passionnée de ce sport qui lui a permis de constater le chemin qu’il restait à parcourir.

Stewart a porté le chandail du Canada à plusieurs occasions, et elle a représenté son pays avec fierté. Elle a notamment participé aux Jeux panaméricains de 1991, aux Championnats du monde FIBA de 1994 et aux Jeux olympiques d’été d’Atlanta en 1996.

(CP PHOTO/COC/Scott Grant)

(CP PHOTO/COC/Scott Grant)

« J’ai adoré jouer au basket et rien ne m’a empêché d’y jouer, mais j’ai réalisé que j’étais la seule » a raconté Stewart. « Un jour, quelqu’un m’a demandé s’il y avait des personnes noires au Canada. »

« J’avais beaucoup confiance en moi parce que j’étais entourée de femmes très fortes qui m’ont encouragé, donc je n’étais pas timide ou bizarre, mais c’est quelque chose que j’avais remarqué, j’en avais conscience, » a dit Stewart. « Avoir grandi avec des femmes fortes comme ma mère, ma grand-mère, mon arrière-grand-mère, et les personnes qui étaient avec moi à Streetsville et Laurentian m’a aidé à ne pas me focaliser sur ma couleur de peau mais sur mon jeu. »

Stewart a été inspirée à jouer pour l’équipe nationale senior féminine après avoir vu un match amical entre le Canada et la Chine à York University. Elle a vu Carol Hamilton, une athlète noire, jouer au niveau national et elle a réalisé que c’était un objectif qu’elle voulait atteindre.

Stewart a fait sa marque et elle est excitée de voir ce que le futur réserve au programme. La passion des Canadiens pour ce sport l’a aussi poussé à devenir entraîneuse pendant un certain temps et elle est fière d’avoir mentoré des femmes comme Tammy Sutton-Brown, et plus récemment, Justina King.

« Ce que je voulais, c’était remporter une médaille pour le Canada. C’était ma mentalité,” a dit l’entraîneuse PNCE de niveau 3. « Quand la nouvelle génération remportera cette médaille, j’aurai des larmes de joie. Je vais les soutenir jusqu’au bout. »

Stewart est devenue entraîneuse pour pouvoir rendre service au sport qu’elle aime. Celle qui a été intronisée au Temple de la renommée d’Ontario Basketball a été assistante des Varsity Blues de l’Université de Toronto puis avec l’équipe féminine de basketball des Rams l’année suivante.

Malheureusement, Stewart n’a pas réussi à trouver un poste d’entraîneuse à temps plein. Elle travaille aujourd’hui dans les opérations de terminaux des autorités aéroportuaires de l’agglomération de Toronto, mais elle reste une membre appréciée de la communauté basket. Son rêve actuel est de faire partie du développement des joueurs – que ce soient les équipes nationales canadiennes, la National Basketball Association (NBA), ou la Women’s National Basketball Association (WNBA).

« J’aimerais pouvoir évoluer dans un environnement où je pourrais mentorer des athlètes dans ces quatre domaines - physique, mental, social et spirituel – et développer les joueurs de cette façon. »

Une foi inébranlable est un autre pilier qui a aidé Stewart à persévérer pendant sa carrière. Stewart a retrouvé sa foi après avoir participé à la tournée « Athletes in Action ». Son équipe se déplaçait en bus dans tous les États-Unis pour jouer 17 matchs en deux semaines et partager leur foi. Même si elle admet qu’elle a rejoint l’équipe pour jouer au basket aux États-Unis, sa foi s’est renforcée et a été vitale quand elle a eu son accident.

La conférencière en motivation explique qu’il faut aider les athlètes à se développer quand ils pratiquent un sport, mais aussi quand ils prennent leur retraite. Elle croit qu’elle pourrait aider les athlètes à mieux vivre cette période de transition.

Le parcours de Stewart est incroyable. Elle fait partie des premières femmes noires à représenter le Canada, elle a montré beaucoup de persévérance pour survivre à une blessure au tronc cérébral qui lui a presque coûté la vie, et elle a montré de la détermination pendant le processus de récupération. Elle a montré à tout le monde jusqu’où l’amour, la foi et le basket peuvent nous amener.

Merci Susan d’avoir montré la voie et d’inspirer la génération suivante des rêveuses noires.